Tous les articles par Evelyne Bloch-Dano

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Disparition d’un grand écrivain

Quand certains écrivains disparaissent, on se sent en deuil même si on ne les a pas connus personnellement, même s’ils ne faisaient pas partie de votre cercle d’amis proches. Mais la lecture de leur oeuvre suffit à en faire des personnages qui hantent votre imaginaire, dans une proximité, une intimité peut-être encore plus intense.

J’ai rencontre Paul Auster en 1993, lors de la publication de Leviathan. J’avais lu tous ses livres et mon admiration en faisait l’égal des plus grands. Je n’avais jamais pratiqué d’interview et venais de me lancer dans le journalisme, si l’on peut ainsi appeler mes premières armes dans un métier qui n’était pas le mien. J’avais préparé cet entretien comme un oral d’agrégation. En anglais, révisant mes questions avec une amie elle-même professeure d’anglais. Lors de notre séance de travail, elle me demande : « Comment vas-tu t’habiller ? » Je la regarde, stupéfaite. « Je n’en sais rien. Cela n’a aucune importance. Il ne va pas faire attention à ça ! »

Le jour venu, j’enfile un tailleur pantalon gris foncé à fines rayures, comme un costume masculin. Je me sens bien dans cette tenue, protégée. Je me rends à l’hôtel rue Grégoire de Tours où je dois rencontrer Paul Auster, pétrifiée de trac. Il arrive, souriant et me dit d’emblée, en français : « J’aime beaucoup votre costume ! C’est très seyant ! » Le reste de l’entretien s’est déroulé en français qu’il parlait mieux que moi l’anglais. J’ai pu lui poser toutes les questions que je voulais. A une ou deux reprises, mes interprétations l’ont fait rire.

Quand je lui ai montré le texte de mon interview, le rédacteur en chef l’a trouvé nul, il m’a insultée en des termes que je ne répéterai pas mais qu’on n’oserait plus prononcer aujourd’hui, heureusement. J’ai dû tout réécrire. Je m’en fichais. J’avais rencontré Paul Auster.

Il m’en reste une K7 audio que je ne peux pas écouter car on ne vend plus ces magnétophones…

 

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Le lancement de Violette et Stella

C’est une première, pour moi ! Le lancement de l’un de mes livres, le 4 avril,  une semaine après la parution. Et cette fois, un roman, ce qui a une saveur particulière. J’avais choisi l’Hôtel littéraire Le Swann, que j’aime particulièrement, avec ses livres, ses éditions rares, ses manuscrits exceptionnels exposés par le propriétaire, le grand collectionneur et grand lecteur Jacques Letertre. Et comme à la fin du Temps retrouvé, beaucoup d’amis sont venus, parfois perdus de vue, parfois proches, et des amis d’amis…

Donc, fête de l’amitié pour ce livre sur l’amitié !

 

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LIRE (avril)

 

« Dans la bonne posture » : quel joli titre !

Voici le premier article autour de mon livre Violette et Stella, ou plus précisément de ma « maison d’écrivain ».

3 pages consacrées à la maison de L’Etang la Ville, et à mon travail. Merci à Louis-Henri de la Rochefoucauld pour son bel article, et à jean-Luc Bertini pour ses photos !

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Mon amie Jacqueline

Une pensée spéciale pour mon amie, disparue il y a 3 ans, qui aurait été si heureuse de l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian. Très attachée à ses origines arméniennes, cette femme si pleine de vie, si énergique, si courageuse,  si savante, si pleine d’humour, a aussi écrit un livre sur l’histoire des femmes de sa famille. Il prend un sens supplémentaire aujourd’hui.

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Bonne année !

 

Difficile de rivaliser avec l’élégance des voeux de Marcel Proust à son cousin Lionel Hauser ! Missive d’autant plus émouvante si l’on en considère la date, 31 décembre 1917 : trois ans et demi de guerre et une année encore  jusqu’à l’armistice. Heureusement, nous n’en sommes pas là en 2024 même si les voeux cette année se doublaient d’une réserve liée à la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient. Le pessimisme de certains va jusqu’à refuser de formuler des voeux, ce qui me paraît, à moi,  paradoxal.

Mon année littéraire débute par la parution de l’ouvrage collectif Je me souviens…de la foulée de Pérec au Seuil. Etant donné ma très faible expertise dans le domaine olympique, j’avoue avoir été embarrassée quand Benoît Heimermann m’a sollicitée pour y participer. Le seul nom de champion qui m’est venu à l’esprit est celui d’Alain Mimoun. Il est lié à ma petite enfance et à l’hiver glacial de 1956. Trop jeune pour l’avoir suivi en son temps, autant dire que l’événement lui-même m’est étranger, à moi qui, au demeurant, déteste courir. Mais le personnage haut en couleur et très populaire m’a intéressée et c’est lui que j’ai cherché à éclairer dans cette période sombre de guerre froide et de guerre d’Algérie. Qui sait? Cela m’encouragera peut-être à regarder les épreuves des JO cet été…

 

Ce qui m’enthousiasme, c’est la parution de mon roman en mars. Violette et Stella est un livre que j’ai porté longtemps, mon tribut à l’amitié féminine, aux liens si fort qui m’unissent à mes amies – certaines depuis l’enfance. Il y est question aussi de la vie qui va, de l’amour, de la maternité, des jardins et des maisons, du féminisme ou plutôt des féminismes. De 2007 à 2017, avec des retours en arrière, nous suivons Violette et Stella, et la mère de celle-ci, Anne, la narratrice.  J’ai écrit ce roman en toute liberté, allégée du poids des contraintes factuelles de la biographie, enchantée du plaisir (et parfois de la difficulté) d’inventer le destin de mes personnages. J’espère que les lecteurs me suivront dans cette voie.  On ne s’étonne pas qu’un musicien ait composé de la musique de chambre, des symphonies et peut-être des opéras ou simplement des chansons. La vie est bien trop courte pour se limiter à un genre !  Je reviens à mes premières amours, avec crainte et espoir…

« Diversité, c’est ma devise. » (La Fontaine)

Les épreuves sont corrigées, j’attends un peu avant d’afficher la couverture pimpante qu’a créée l’illustratrice Julia Bourdet.