Après les attentats contre Charlie et l’Hyper cacher, je me suis sentie pleine de larmes, mais aussi de colère et d’envie de combattre. Nous nous sommes retrouvés des millions dans cet état d’esprit. Puis lentement, au fils des mois, a remonté en moi la peur, venue d’un autre temps. Dans les gares, dans les centres commerciaux, dans le métro, dans les salons du livre comme à Brive où une foule compacte se pressait autour des stands, dans les concerts de rock où je repérais « à tout hasard », dès mon arrivée, les issues de secours. Peur que je jugeais irrationnelle, héritée de mes ancêtres, absurde, et dont je plaisantais.
…Jusqu’à ce vendredi soir. Aujourd’hui, c’est la tristesse et le découragement qui m’habitent. Ces vies arrachées, perdues, mutilées. Leurs parents, leurs enfants, leurs amis. Je n’ai pas envie de me joindre aux rassemblements, de me rendre sur les lieux, encore moins de prier ou même de pleurer.
Je me répète ces mots d’une autre époque, celle où l’on croyait encore à un monde meilleur pour tous. Je n’y crois plus mais je me les répète quand même, comme un mantra, pour qu’une petite fenêtre en forme d’espoir s’ouvre encore en moi.
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