« Les questionnaires comme genèse de l’essai », ma conférence du 12 mars 2019 pour le séminaire d’Antoine Compagnon au Collège de France, dans le cadre de son cours « Proust essayiste »
« Les questionnaires comme genèse de l’essai », ma conférence du 12 mars 2019 pour le séminaire d’Antoine Compagnon au Collège de France, dans le cadre de son cours « Proust essayiste »
Le début de cette année nous oblige à une réflexion sur notre positionnement personnel face aux questions posées par les « gilets jaunes », face aussi à la violence, aux destructions, aux blocages. Ce blog n’ayant pas pour vocation d’exprimer mes positions politiques, je me contenterai d’affirmer l’espoir que le dialogue l’emporte sur la violence et la démocratie sur les factions. Ces événements auront eu l’avantage d’engager le débat. Plus que jamais, il me semble important de nous relier aux autres, de parler et d’agir de façon désintéressée, tolérante et si possible généreuse. L’amour, l’amitié, la beauté, la gentillesse, la culture sont plus que jamais nécessaires. Cela vous paraît niais ? Pour moi, c’est essentiel.
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Isabelle Desesquelles est la lauréate du 3e Prix Femina des lycéens avec Je voudrais que la nuit me prenne (Belfond).
Au cours d’une journée festive, dans la nouvelle (et somptueuse) bibliothèque Alexis de Tocqueville de Caen, les 14 délégués, venus de toute la Normandie ainsi que de Lille et Tourcoing, ont délibéré. Les débats ont été animés.
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Joie en participant à la manifestation des femmes le 24 novembre 2018. Je craignais, qu’en raison de la médiatisation des « Gilets jaunes » et des violences sur les Champs-Elysées, peu de monde ne se déplace pour ce mouvement dont les médias officiels avaient si peu parlé. La réalité m’a donné tort, et tant mieux. J’ai retrouvé, en dépit de la gravité du sujet, quelque chose de l’espoir et de la jubilation qui nous portaient, nous les féministes « historiques », quand nous réclamions le droit à l’avortement ou l’égalité des droits, qui eux, sont loin d’être acquis dans les faits. L’autre raison d’être optimiste, c’est le nombre de jeunes femmes, et d’hommes qui participaient à cette marche. A l’évidence, le témoin de la lutte est passé. Certes, dans bien des domaines, il y a eu une régression. Mais mieux que #Metoo qui reposait sur la dénonciation individuelle (libératoire, néanmoins) le mouvement collectif peut faire avancer les femmes, et défendre aussi tous ceux qui subissent aujourd’hui des agressions ignobles, comme les homosexuels. Personnellement, je ne me repère pas dans la multiplicité des groupes et des sous-groupes qui composent le mouvement féministe, et cela m’indiffère. Il en a toujours été ainsi. Tout le monde a sa place pourvu que l’objectif soit commun. Il n’est pas non plus question pour moi de prétendre que les femmes sont les seules à subir la violence , y compris dans les couples; mais statistiquement, elles sont infiniment plus nombreuses.
Même si les médias ont peu rendu compte de cette mobilisation dans toute la France, je suis certaine qu’elle aura une suite. Et je l’espère. Non seulement pour les femmes de ma génération, mais pour celle de mes filles et de mes petites-filles.
Grande joie et fierté de voir couronné à la quasi unanimité le roman majeur de ces dernières années : Le lambeau de Philippe Lançon. Ce livre résulte non seulement d’une expérience atroce qui a grièvement blessé son auteur et horrifié le monde – la tuerie de Charlie Hebdo en janvier 2015 – mais aussi d’une plongée dans les profondeurs de l’intime, d’un chemin de croix de la souffrance qui mène à la reconstruction d’un homme. Pas de haine, pas de dénonciation, pas de règlement de comptes, mais des rencontres essentielles comme celle de Chloé, la chirurgienne, des lectures (Proust, Kafka…), des musiques, et surtout, l’amour des proches, des amis, leur accompagnement.
La question absurde de savoir s’il s’agit de fiction ou de réalité ne se pose même pas. Dans sa construction, son écriture, son accomplissement, le livre pulvérise ces catégories de moins en moins pertinentes.
Le Prix du roman étranger est allé à Alice Mc Dermott pour La neuvième heure, et celui de l’essai à Elisabeth de Fontenay pour Gaspard de la nuit. Deux femmes, dont l’une tisse patiemment une oeuvre consacrée aux Irlandais pauvres dans l’Amérique du début du vingtième siècle, et l’autre une oeuvre philosophique essentielle. Du Silence des bêtes à Gaspard de la nuit, c’est aussi l’humain qu’Elisabeth de Fontenay interroge. Sous la démarche rigoureuse de la philosophe, s’inscrit une humanité vigilante et une grande sensibilité.
L’édition Femina 2018 des lycéens est lancée !
Le Femina des lycéens est organisé grâce à un partenariat entre le jury Femina, les rectorats de Caen et de Rouen et l’Association des libraires Indépendants de Normandie. Comme les années précédentes, les élèves de 1ère liront les livres de la 2ème sélection du Femina divulguée le 5 octobre. Tous les auteurs de ces livres seront sollicités pour rencontrer les lycéens ainsi que les lecteurs des librairies indépendantes des villes concernées.
Le vote et la proclamation auront lieu le mercredi 5 décembre 2018 à la Bibliothèque Alexis de Tocqueville à Caen.
14 lycées ont été sélectionnés à l’issue de l’appel à candidatures, en association avec des librairies indépendantes :
Académie de Rouen
– lycée Val de Seine, Le Grand Quevilly (76) – L’Armitière à Rouen
– lycée Jean Moulin, Les Andelys (27) – Le Marque-Page Les Andelys
– lycée Marc Bloch, Val de Reuil (27) – A la Page à Louviers
– lycée Galilée, Franqueville-saint-Pierre (76) L’Armitière à Rouen
– lycée Pablo Neruda, Dieppe (76) – La Grande Ourse à Dieppe
– lycée La Providence Mesnil Esnard (76) – L’Armitière à Rouen
Académie de Caen
– Lycée Marcel Gambier, Lisieux (14) – Les Grands Chemins à Lisieux
– Lycée Jean-Paul II Coutances (50) – Librairie OCEP à Coutances
– Lycée Marguerite de Navarre, Alençon (61) – Le Passage à Alençon
– Lycée Jean Millet, Cherbourg (50) – Ryst à Cherbourg
– Lycée Jean Rostand, Caen (14) – Brouillon de Culture à Caen
– Lycée Victor Hugo, Caen (14) – Bouillon de Culture à Caen
Académie de Lille
– 2 établissements :
le lycée Colbert de Roubaix – Les Lisières à Roubaix
le lycée Pasteur de Lille – Les Lisons à Lille
Voici notre dernière sélection avant l’attribution des Prix le 5 novembre.
7 romans français
7 romans étrangers
8 essais
Le 5 octobre a eu lieu la 2ème sélection de notre jury.
C’est l’une des plus difficiles à établir car elle suppose de passer d’une quinzaine de titres à une dizaine, tout en intégrant parfois des romans nouveaux. Contrairement à ce que pensent certains, c’est parfois un crève-coeur, en particulier, cette année, pour les romans étrangers – un formidable cru. A mes yeux, tous les romans étrangers de cette liste sont bons, venus d’horizons différents, écrits dans des langues différentes ( italien, anglais, néerlandais, espagnol, hébreu, arabe, hongrois) avec des thèmes et des styles variés. Vous pouvez les lire tous, comme nous. Mais dans la 1ère sélection, il y en avait aussi d’excellents, qui malheureusement n’ont pas réuni assez de voix, tels qu’Une saison de fleurs de flammes, du nigérien Aboubacar Adam Ibrahim (L’Observatoire).
Les 10 romans en langue française constitueront la liste pour le Femina des lycéens. Espérons qu’ils trouveront leur bonheur dans ces lectures. Ils feront en tout cas des découvertes, c’est certain !
Romans français
Romans étrangers
Essais
Prochaine réunion : mercredi 24 octobre
Voici la liste des livres que notre jury a retenus dans cette première sélection :
Romans français
Romans étrangers
Membres du jury Femina : Chantal Thomas (Présidente), Camille Laurens (Vice-Présidente), Evelyne Bloch-Dano, Anne-Marie Garat, Claire Gallois, Paula Jacques, Christine Jordis, Mona Ozouf, Danièle Sallenave, Josyane Savigneau. Secrétaire générale : Anne de Caumont.
La présidence et la vice-présidence sont annuelles.