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Les robes retrouvées

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À ne pas manquer, cette exposition du Musée Galliera sur les tenues de la comtesse de Greffulhe. Née Élisabeth de Caraman-Chimay, elle  n’est pas seulement la femme la plus élégante de son temps, pas seulement, même, l’inspiratrice de la duchesse de Guermantes de Marcel Proust qui rêvait de l’approcher : ces tenues si différentes, des somptueuses robes de Worth aux manteaux de Fortuny, des robes du soir aux éventails en plumes d’autruche, de la ligne épurée d’un manteau de Jeanne Lanvin aux subtilités de la dentelle de Chantilly ou de Venise,  traduisent aussi une personnalité complexe, riche, à laquelle sa caste et son époque ne permirent pas de s’exprimer autrement. Femme de goût et d’esprit, dreyfusarde vilipendée, mécène et première « entrepreneure » de spectacles d’avant-garde, protectrice de scientifiques à qui l’ont doit, entre autres, les fondations de l’Institut Curie, elle fut aussi une épouse délaissée, une beauté narcissique. La mode qu’elle inventait figurait le seul théâtre à la mesure de ses dons où se produire. Elle y parvint magnifiquement. D’elle comme de la duchesse de Guermantes, Proust pouvait écrire : » Chacune de ses robes m’apparaissait comme la projection d’un aspect particulier de son âme. »

Les robes retrouvées

Palais Galliera, Musée de la mode

10 avenue Pierre 1er de Serbie

75016 Paris

du 7 novembre 2015 au 28 mars 2016